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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 18:09

 

चित्तिः सवंत्रता विशवासिददी हेतुः - Pratyabhijnahrdayam

Le coeur de la reconnaissance

Ksemarâja qui fut l'un des grands maîtres du tantrisme cachemirien au Xème siècle fut également disciple d'Abhinavagupta et contemporain d'Utpaladeva qui a développé les principes de l'école Pratyabhijnâ ou Reconnaissance du Soi et qui a écrit ce texte Pratyabhijnahrdayam ou le coeur de la reconnaissance. Ce texte est l'un des plus courts et des plus riches du tantrisme cachemirien.


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La Conscience absolue, par son propre mouvement libre et spontané,

manifeste, maintient et résorbe l'univers.

La Conscience a le pouvoir de déployer la réalité face à son propre miroir.

La multiplicité illusoire de l'univers apparaît à travers la relation du sujet et de l'objet.

L'expérimentateur dont la conscience est contractée perçoit l'univers sous sa forme contractée.

La Conscience absolue devient conscience individuelle par cette contraction même,

provoquée par les objets de conscience.

La conscience individuelle est la Conscience absolue.

Mais lorsque la conscience apparaît duelle et que cette dualité

est recouverte du voile de l'illusion,

la Conscience se fragmente encore et prend la forme des trente-cinq tattva.

Ainsi, toutes les positions philosophiques apparaissent

comme des rôles joués par la Conscience absolue.

Lorsque la connaissance, le désir, l'espace, le temps et le pouvoir de réalisation

sont limités par la conscience individuelle, la Shakti est limitée.

Mais, même dans sa condition obscursie, le soi limité est d'une nature absolue.

Le soi manifeste, savoure, spacialise, féconde et dissout tous les obstacles.

C'est la vision des yoginî et des yogin.

Transmigrer, c'est être dans l'illusion de la séparation

et ne pas reconnaître la vision des Siddha.

En s'ouvrant à cette connaissance, le soi limité devient le Soi absolu.

Le feu de la Connaissance suprême brûle.

Il consume toute connaissance fragmentée et tout objet.

Ce pouvoir de la reconnaissance de la nature réelle de l'univers englobe toute chose.

Atteindre la félicité, c'est réaliser que la connaissance absolue est notre vraie nature.

Ouvrir le centre du coeur est la félicité de l'esprit.

Le yoga se pratique par la concentration sur le coeur,

le retour des formations mentales et des perceptions à l'espace,

la perception continue de la spatialité sous-jacente aux formations et aux perceptions,

le frémissement constant de la Kundalinî,

le samâdhi dans la réalité,

le retour permanent à l'informulé par le souffle et les mantra,

la circulation du souffle entre les coeurs.

Enfin, le samâdhi s'établit d'une manière permanente par la fusion

de l'expérience intérieure et de la réalité.

C'est alors l'établissement dans le Soi suprême,

essence de la Conscience, autonomie et félicité.

La réalité toute entière émane et se résorbe dans le Soi absolu.

La nature de Shiva est réalisée.





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commentaires

S
<br /> C'est justement au matin que je capte votre réponse de la nuit... Merci des éclaircissements, je viens alors de "réintégrer" ces mêmes "perturbations" qui m'assaillaient, comprenant sans doute<br /> qu'en 2007, au lieu de les traverser, j'ai reculé devant un fait réel dont l'inconnu du lendemain m'avait fait peur, si bien que je le regrette un peu, maintenant, tout en sachant qu'il ne faut<br /> rien regretter , ah, parfois c'est si complexe la simplicité qu'il m'est plus facile de poétiser la vie que de la vivre pleinement dans sa vitesse et sa lenteur !.. J'irai voir le site tantra, bien<br /> à votre constance méditative. Continuité reste le mot le plus juste, même dans les changements !<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Ce texte me ravit, il m'apprend que je dois être un curieux mélange de fusion et de confusion, puisque je connais le "frémissement de la kundalini", mais il n'est pas constant, une phobie des<br /> ombres l'interrompt pratiquement à chaque matin, au réveil, quand le réel et la réalité happent ma quiétude, jusqu'à rencontrer de nouveau le samâdhi, comme il y a trois jours, les pieds nus<br /> marchant dans les laisses fraîches, comment mieux gérer l'équilibre afin que je ne sois pas perturbé par le mental défectueux du matin, parfois ? Et, que sont les 35 tattva ?.. Merci, bonne<br /> journée...<br /> <br /> <br />
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Â
<br /> Comme le disait Abhinavagupta : "Rien de nouveau n'est obtenu, pas plus que n'est rendu lumineux ce qui ne l'était pas, est seulement bannie la conception érronée qui considère ce qui est lumineux<br /> comme non lumineux" Tout est là ! le réel et la réalité qui happent la quiétude font partie de la lumière. Les perturbations mentales sont parfaites, car elles sont là pour nous faire saisir<br /> l'unité de toute chose, en toute chose. Alors sans plus aucun désir, on saisit tout, on réintégre tout dans l'Un. Il faut être très présent à l'instant où nous avons la<br /> sensation d'être dans des moments de perturbation, et les réintégrer à l'Unité.<br /> Les 35 Tattvas sont les modalités de la manifestation qui vont des principes les plus purs, jusqu'aux Tattvas physiques : les cinq organes sensoriels, les cinq organes moteurs, les éléments<br /> grossiers (terre, eau, feu, air, éther) etc... Voir le site Tantra.fr, le système énergétique (qui en présente d'ailleurs 36).    Bonne nuit.<br /> <br /> <br />